Avec My Dear F***ing Prince, embarquez dans un conte de fées qui unit le fils de la présidente des États-Unis et le prince d’Angleterre, le petit-fils de la Reine. Vous ne volerez pas bien haut, mais au moins vous voyagerez.
L’histoire
Alex Claremont-Diaz a une vie qui en fascine plus d’une. Elle s’étale d’ailleurs souvent dans les tabloïds. Pourquoi ? Parce qu’il est beau, jeune, ambitieux et talentueux, mais surtout parce qu’il est le fils de la présidente des États-Unis.
Malheureusement pour lui, il n’est pas le seul à faire rêver la gent féminine. Le prince Henri d’Angleterre fait aussi les couvertures des magazines people, au grand dam d’Alex qui le déteste depuis son plus jeune âge. Il ne supporte pas cette beauté froide et l’image lisse qu’il renvoie. D’ailleurs, chaque fois qu’ils se voient dans le cadre de rencontres officielles, Alex a du mal à se contenir.
Lors du mariage royal du frère aîné d’Henri, ça ne rate pas. Un incident diplomatique survient quand Alex et Henri choient sur le gâteau des mariés à 70 000 dollars après une altercation entre les deux. Pour sauver la diplomatie, les équipes de communication de la Maison-Blanche et de Buckingham Palace trouvent une astuce : faire croire au monde que les deux sont meilleurs amis. Ils vont donc devoir se supporter plusieurs week-ends pour faire rêver le monde avec leur fausse bromance…
C’est le point de départ d’une véritable romance qui naît, sur fond d’incidents diplomatiques, réélections américaines et buzz médiatiques. Parce que, vous ne vous en doutiez pas, mais le prince est… gay !
Qui est Casey McQuiston ?
Casey McQuiston est une auteure américaine ouvertement bisexuelle. Elle commence sa carrière comme journaliste avant de publier son premier roman, My Dear F***ing Prince, en mai 2019, qui lui permet d’entrer directement dans la liste des best-sellers du New York Times.
Un mois avant la sortie du roman, Amazon achète les droits pour une adaptation en film.
Comment est-il arrivé sur ma table de chevet ?
Les joies de l’algorithme. Mon mari ayant acheté tous les Adam Silvera, sa liseuse s’est dit que cette romance serait faite pour lui. Il a fait confiance aux lignes de code et l’a acheté. Dès lors qu’il était sur sa liseuse, bien sûr que je ne pouvais pas passer à côté !
Mon avis
Le début de ce livre est amusant. Fan de À la Maison-Blanche et de The Crown, je n’ai pas boudé mon plaisir. Passionné par les réseaux sociaux et leur impact, j’ai pris plaisir à voir le jeu sur Instagram et Twitter. Jusqu’à la moitié, le roman m’a happé. Je voulais en savoir plus sur les deux héros à la Shakespeare qui ne peuvent pas s’aimer et qui pourtant… Mais vers le deuxième tiers, le livre tourne selon moi à la romance Disney, avec ses intrigues cousues de fils blancs. J’ai tellement tout vu arriver que j’ai fini par m’ennuyer et me lasser. Les bons sentiments sont tellement lourds que j’ai fini écœuré.
Mon avis plutôt négatif a été influencé par le débat sur le #OwnVoice sur Twitter, c’est-à-dire sur l’importance que l’on doit accorder sur l’auteur d’un roman LGBT. En gros, une histoire trans n’a d’intérêt que si elle est écrite par une personne trans. Une romance entre deux hommes, que si elle est écrite par un homme gay, etc. Si « cette règle » n’est pas respectée, on se retrouve avec des amoncellements de clichés ou de platitudes sans intérêt, parce que l’histoire ne reflète pas le réel vécu d’une personne LGBT.
Ce roman gay est écrit par une femme et ça m’a dérangé. Parvenu à la moitié de l’histoire, je me suis interrogé. Moi, homme gay de 32 ans, suis-je la cible de ce livre ou n’est-il pas plutôt destiné à une adolescente ? Et puis, suite à la lecture du très bon article d’Enzo Daumier sur le site de Vicky Saint-Ange, je me suis demandé si la romance gay écrite par une femme n’est pas une forme d’exotisme lisse, alors qu’il devrait être pour moi une manière de raconter différemment des histoires différentes, loin d’une simple transposition de l’amour hétéronormée sur un couple d’hommes, comme pourrait le faire dans quelques années Disney qui, après avoir incarné tous ses dessins animés, pourrait avoir l’idée de les homosexualiser. Blanc-Neige tomberait amoureux du Prince charmant, ils se marieraient et auraient plein d’enfants en GPA. Bien sûr, aucune partouze avec les sept nains…
Faut-il lire ce livre ?
Si vous voulez simplement lire une romance gay sur une plage ou dans votre lit, achetez-le. Si vous désirez découvrir une nouvelle manière de raconter une histoire, un amour différent, passez votre chemin.
Citation
Penser à l’histoire me fait me demander comment je vais m’y intégrer un jour, je suppose. Et toi aussi. Je souhaite que les gens écrivent toujours comme ça. L’Histoire, hein? Je parie que nous pourrions en faire partie.
My Dear F***ing Prince, Casey McQuiston.

Où le trouver ?
En bibliothèque ou librairie, neuf ou d’occasion, numérique ou papier, avec les informations suivantes : My Dear F***ing Prince (Red, White and Royal Blue en VO), Casey McQuiston, Lumen Éditions, 2021.
D’autres blogueurs en parlent
Ce livre est avant tout une romance qui tente de ne pas oublier les enjeux politiques existants, sans vraiment les prendre en considération. Et le côté romance, je l’ai beaucoup aimé !
Elaine V. Ker
Si l’extérieur est très chouette, que les 100 premières pages sont pas mal et bien ficelées, le reste m’a déçue.
Des mots doux et infinis
Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ? Plutôt d’accord avec des mots doux et infinis et moi ? Ou comme Elaine l’aspect politique vous a paru trop léger ? Partagez-nous votre avis en commentaire !
Bonjour, je viens de lire votre article par rapport au livre Red, White and royal Blue et je me demandais si je pouvais le trouver en français ? Car je ne le trouve qu’en anglais et je suis pas sure de tout comprendre au livre si ce n’est pas écrit en français.. merci d’avance pour votre réponse !
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Non, il n’est hélas pas encore sorti en français ! Il faudra donc soit tenter de le lire dans la langue de Shakespeare, soit prendre votre mal en patience…
Bien à vous.
Bonjour, j’ai quelques commentaires à apporter quant à votre critique du roman Red White and Royal Blue. En effet, Casey McQuiston est une personne queer non-binaire qui utilise les pronoms iels. Vous dites être dérangé du fait que le roman ait été écrit par une femme. Or, ce roman a bel et bien été écrit par une personne non-binaire. De plus, plusieurs fois vous vous référez l’auteur en utilisant les pronoms elle. Cette situation me donne donc l’impression que vous n’avez effectué peu, voir aucune recherches avant de rédiger votre critique sur son roman.
Bonjour,
Je vous remercie pour ce complément d’informations. En effet, je ne savais pas que Casey McQuiston était une personne non-binaire.
Cela étant dit, cela ne change rien à mon propos : ce roman n’a pas été écrit par un homme gay et l’impression que j’ai ressenti à sa lecture, et qui n’engage que moi, était bien celle de ne pas me retrouver dans cette représentation de l’homosexualité au 21e siècle.
Je vous remercie encore une fois pour votre commentaire. N’hésitez pas à intervenir sur d’autres articles si vous disposez d’autres éléments d’information qui me manqueraient.
Bien à vous.
Étienne.