Littérature générale

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre : un livre qui secoue

Mon père, ma mère, mes tremblements, le dernier livre de Julien Dufresne-Lamy, est bouleversant. Par le regard simple et juste d’un fils qui observe son père devenir la femme qu’elle est, nous découvrons la dure réalité transidentitaire en 2020.

L’histoire

Charlie, quinze ans, patiente avec sa mère dans une salle d’hôpital, pendant que son père se fait opérer pour que son corps ressemble enfin à celui qu’il est : Alice.

C’est dans cette salle d’attente, pendant que les minutes s’égrainent à une lenteur incroyable, que Charlie se remémore les événements qui les ont conduits, son père, sa mère et lui, jusqu’ici.

De la révélation de son père quelques mois plus tôt, le premier tremblement de terre, de sa colère envers son père jusqu’à l’acceptation d’un nouveau pronom pour celui qu’il aime : elle. Alice.

Qui est Julien Dufresne-Lamy ?

Né en 1987 à La Rochelle, Julien Dufresne-Lamy est un auteur français de littérature générale et littérature de jeunesse. Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, son quatrième roman, constitue une forme de diptyque avec le précédent, Jolis Jolis Monstres, qui nous plonge dans le monde des drag-queens, des années sida à 2019.

Autre livre de l’auteur critiqué sur le blog du roman gay

Comment a-t-il atterri dans ma pile de livres à lire ?

J’ai dévoré Jolis Jolis Monstres. J’ai adoré son texte pour Têtu publié pendant le confinement, Avec le confinement, j’ai retrouvé mes plans cam de mon adolescence, dans lequel je me suis reconnu. Je ne pouvais que me ruer sur son dernier livre lorsqu’il est sorti en librairie.

Mon avis

Je n’aime pas lire les quatrièmes de couverture. J’adore me laisser embarquer par un conseil, un titre ou un auteur. J’étais donc vierge de toute attente quand j’ai ouvert le livre. Ma surprise a été totale. Je ne m’attendais pas au sujet de la transidentité et encore moins sous l’angle d’un adolescent.

J’ai été subjugué par le personnage de Charlie, par son innocence et sa justesse. Le roman est simple, fin. Il ne tombe pas dans le pathos ou dans l’idéalisme. Il se dévore en pratiquement une séance. Il m’a secoué, remué. Je me suis laissé engloutir. Un vrai coup de cœur.

Julien Dufresne-Lamy, de ce que j’en sais, non concerné directement par le sujet, a eu la finesse de ne pas s’approprier l’histoire d’une personne transgenre, mais de décaler le regard sur l’adolescent. Grâce à lui, nous découvrons avec compassion le quotidien d’une femme dans le corps d’un homme qui décide de vivre en accord avec son genre : les réactions de la famille nucléaire, ses incompréhensions et le processus qui s’opère chez la mère et le fils ; de la famille et la belle-famille ; des amis et des collègues.

J’adore le titre qui laisse planer le doute. Faut-il lire : mon père = ma mère = mes tremblements de terre ? ou distinguer le père, la mère et le fils qui vit ses tremblements de terre ? C’est au lecteur de choisir.

Devez-vous lire ce livre ?

Oui. Ce roman est un petit bijou, une leçon sans en être une, qui doit être donnée à tout le monde.

Citation

Avant je pensais que sous les meubles, on ne cachait que les armes du crime. Les affaires sales. Les bouteilles d’alcool ou les boîtes de capotes. Maintenant, c’est différent. J’ai compris qu’on pouvait même y cacher une vie.

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, Julien Dufresne-Lamy.

Où le trouver ?

En bibliothèque ou librairie, neuf ou d’occasion, numérique ou papier, avec les informations suivantes : Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, Julien Dufresnes-Lamy, Belfond, 2020.

D’autres blogueurs en parlent

  • Little Pretty Books : malgré quelques longueurs, elle a été profondément touchée par ce roman qu’elle juge utile et important ;
  • Ma voix au chapitre : « Un roman tendre, d’une grande sensibilité et avec lequel je suis passée par beaucoup d’émotions. Ne passez pas côté de cette petite pépite. »
  • Les Chroniques de Koryfée : « Un bijou de sensibilité et d’humanité. »

Et vous, qu’avez-vous à dire sur ce roman ? Un bijou, une pépite ou simplement un roman utile ? Dites-moi tout en commentaire !

« Tuer le bon gay » d'Étienne Bompais-Pham, Prix du roman gay 2021 / Premier roman
About author

Étienne Bompais-Pham est l'auteur du roman Tuer le bon gay, paru aux Éditions Maïa et Prix du roman gay 2021, catégorie Premier roman. Il est également critique de romans gay pour la LGBThèque, mais aussi pour le podcast Homomicro et la revue littéraire L'Autre Rive.
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