Avec son cycle Les Chroniques de San Francisco, Armistead Maupin décrit sur 40 ans l’évolution du monde LGBT au travers de l’histoire d’une petite communauté de San Francisco.
Résumé
Le premier tome des Chroniques de San Franciso commence avec l’arrivée de Mary Ann Singleton, 25 ans, à San Francisco. C’est avec ses yeux de provinciale venue de Cleveland que nous allons découvrir cette ville et ses habitants. La fougue et le bagou de cette héroïne vont nous conduire au 28 Barbary Lane où elle s’installera. Il s’agit davantage d’une communauté formée autour d’Anna Madrigal, une vieille femme loufoque qui propose de fumer de l’herbe avec qui veut, qu’une résidence d’habitation normale.
Dans ces romans choraux, on découvre le quotidien de Michael « Mouse » Tolliver, le jeune gay en mal d’amour ; sa colocataire, Mona, rédactrice publicitaire lesbienne ; Brian Hawkins, le bi coureur de jupons insatiables ; et bien d’autres personnages encore, LGBT ou hétéro, riches ou pauvres, qui formeront une véritable tribu intergénérationnelle autour du 28 Barbary Lane.
Entre le premier tome, paru en 1978, et le dernier en 2014, nous suivons nos personnages préférés dans des intrigues plus ou moins folles. Mais c’est surtout l’Histoire du monde LGBT qui s’affiche à travers un kaléidoscope de microphotographies de différentes époques. Nous partons d’Anita Bryant qui lutte contre une loi abrogeant les discriminations aux États-Unis dans les années 1970 pour arriver au mariage gay dans les années 2000, en passant par les années sida dans les années 1980.
Qui est Armistead Maupin ?
Armistead Maupin est né en 1944 à Washington DC. Il a commencé sa carrière dans les médias en écrivant pour le journal de sa fac (Université de Caroline du Nord à Chapel Hill). Après une première expérience à la télévision, il écrit pour le bureau de San Francisco d’Associated Press en 1971. En 1974, il commence à écrire ce qui deviendra Les Chroniques de San Francisco pour le journal Pacific Sun qui fusionnera un an plus tard avec le journal San Francisco Chronicle.
Ses Chroniques de San Francisco sont donc à l’origine un feuilleton publié dans un quotidien papier, ce qui explique les courts chapitres et ses nombreux rebondissements. Ce n’est qu’en 1978 qu’il regroupera ses chroniques en six premiers tomes, avant de publier trois autres suites en 2007, 2010, puis 2014.
Les trois premiers tomes des Chroniques de San Francisco ont fait l’objet d’une adaptation télé en 1993, avec Olympia Dukakis et Laura Linney. En 2019, Netflix proposera une nouvelle série qui n’adapte plus ses romans, mais se présente comme une suite aux neuf tomes des Chroniques, Laura Linney toujours dans le rôle de Mary Ann.
En 2011, le cycle fait l’objet d’une adaptation en comédie musicale, composée par John Gardens et Jake Shears du groupe les Scissor Sister.
Comment ont-elles atterri sur ma table de chevet ?
Les Chroniques de San Francisco sont un véritable classique gay. Je ne saurais donc vous dire comment les tomes ont fini entre mes mains. La seule chose que je sache est que je les ai lus pour la première fois à la fac.
Mon avis
Ce cycle est une véritable saga. Il se lit très bien et chacun trouvera son personnage préféré dans lequel se reconnaître. Même si j’ai adoré les enchaîner, je ne suis pas parvenu jusqu’au dernier tome. Très rapidement, le genre du feuilleton m’a lassé, avec ses nombreuses intrigues, ses rebondissements qui n’ont rien à envier à Dallas (on y trouvera d’ailleurs le pendant de Sue Ellen) et ses changements de carrière improbables. Les histoires sont très prenantes, se montrent parfois comme un vrai cours d’histoire divertissant, mais passé l’effet des premiers livres, j’ai eu l’impression de perdre mon temps.
Devez-vous lire ce livre ?
Oui, au moins les premiers. Parce qu’il s’agit d’un classique qui a influencé nombre d’auteurs gays par la suite.
Le fait que Les Chroniques de San Francisco soient la première œuvre à parler du sida (d’une manière encore unique aujourd’hui) devrait suffire à éveiller votre curiosité. Vous verrez ensuite, après les trois premiers tomes, si vous avez envie de poursuivre ou non.
Citation
Il y a de meilleurs moyens que le sexe pour créer des liens profonds. Et durables. Quand j’étais… petite, ma mère m’a dit un jour que si un couple marié mettait un centime dans un pot chaque fois qu’ils faisaient l’amour la première année, et puis retirait un centime pour chaque fois après ça, ils ne parviendraient jamais à épuiser tous les centimes amassés.
Les Chroniques de San Francisco, Armistead Maupin

Où le trouver ?
En bibliothèque ou librairie, neuf ou d’occasion, numérique ou papier, avec les informations suivantes :
- Chroniques de San Francisco (Tales of the City, 1978), Passage du Marais, 1998
- Nouvelles Chroniques de San Francisco (More Tales of the City, 1980), Passage du Marais, 1998
- Autres Chroniques de San Francisco (Further Tales of the City, 1982), Passage du Marais, 1998
- Babycakes (Babycakes, 1984), Passage du Marais, 1998
- D’un bord à l’autre (Significant Others, 1987) Passage du Marais, 1998
- Bye-bye Barbary Lane (Sure of You, 1989), Passage du Marais, 1998
- Michael Tolliver est vivant (Michael Tolliver Lives, 2007), Éditions de l’Olivier, 2008
- Mary Ann en automne (Mary Ann in Autumn, 2010), Éditions de l’Olivier, 2011
- Anna Madrigal (The Days of Anna Madrigal, 2014), Éditions de l’Olivier, 2015
D’autres blogueurs en parlent
- Le Dévorateur l’a… dévoré ! Les Chroniques sont pour lui drôles, plein d’humour et d’ironie, parfait pour l’été !
- My Pretty Books a trouvé le premier tome un peu brouillon, avec trop de personnages et une ville qui n’est pas suffisamment mise en valeur. Elle ne lira pas la suite.
Et vous ? Qu’en avez-vous pensé ?