Avec L’Épée de Shiga, un premier tome d’héroic fantasy qui annonce une série, Beth Carlington nous plonge dans un univers de mages, princes et demi-elfe hommes qui couche avec un drakenide homme. Troublant. Mais plaisant.

L’histoire
Sòlan est un jeune drakenide. Sa mère, cheffe d’une compagnie de mercenaires, vient de le mettre à la porte du clan avec pour ordre de se faire un nom avant de revendiquer sa place de chef.
Le voilà donc parti à dix-neuf ans, seul, pour Merphia, la capitale du Royaume de Shiga. Rapidement, il trouve une première mission de mercenaire pour trouver de quoi subvenir à ses besoins : protéger à lui seul une cargaison qui doit traverser le pays. Celle-ci, qui se montrait simple, se révèle vite plus complexe.
C’est le début pour Sòlan d’une aventure qui le conduira dans une quête qui le mettra face à sa plus grande peur : rencontrer un elfe. En effet, il paraît que la rencontre d’un drakenide et d’un elfe est une explosion de violence qui mène au sang… ou au sperme.
Qui est Beth Carlington ?
Beth Carlington est le pseudonyme d’une jeune autrice française née dans le Sud-Ouest de la France. Après une année en Allemagne où elle entreprend des études qui n’aboutiront pas, elle s’installe en Bretagne en 2008. C’est là qu’elle développe sa créativité qu’elle met au service du dessin, puis, après un accident domestique qui l’empêche de se donner à sa passion, à l’écriture.
Après la rédaction de fanfictions, elle se lance dans ses propres histoires qu’elle diffuse en autoédition. Elle développe peu à peu son univers, avec une prédilection marquée pour la romance et plus particulièrement l’homoromance.
Comment a-t-il fini dans ma liseuse ?
L’autrice m’a contacté pour me proposer son roman. Même si le pitch ne m’intéressait pas (n’ayant jamais pu terminer Le Seigneur des Anneaux par triste désintérêt), j’ai tout de même donné sa chance à ce roman. Juste quelques pages…
Mon avis
Je suis allé jusqu’à la dernière page de cet ebook. Ce n’est pas de la littérature, il ne m’a pas bouleversé et je n’en suis pas ressorti grandi. Il n’y a pas de style non plus. Ce sont des phrases claires qui s’enchaînent pour présenter une histoire simple d’elfes, de mages, de drakenide (il m’a fallu du temps avant d’accepter l’existence de ce type d’êtres), de princes, de rois et de reines.
Puisqu’il s’agit d’homoromance, vous vous en doutez, les héros sont masculins et s’aiment. Enfin, s’aimer est un grand mot. C’est d’abord du sexe. C’est chaud. On nous parle de malédiction qui les unirait, avant de nous laisser entendre qu’il s’agit peut-être d’amour.
OK, c’est de l’homoromance. Mais est-ce un roman gay ? Je ne pense pas. Dans cette fiction, la relation des deux hommes est une malédiction que tout le monde accepte. À aucun moment, ils ne sont homosexuels. Pour qu’ils le soient, il faudrait un regard de la société sur leur relation. Ce qui n’est pas le cas ici. Est-ce dû au fait que l’autrice est une femme ? Peut-être. Il manque la réalité de la question gay que l’on attend dans un roman gay (même une romance MM) et surtout la relation (sexuelle) est totalement clichée : le héros est un twink qui se fait prendre par l’armoire à glace. C’est « normal ». Jamais cette position stéréotypée n’est remise en cause.
Pourquoi en parlé-je alors ? (N’avais-je pas dit que je ne parlerais que des romans que j’aime ?) Eh bien, parce que j’ai pris plaisir à le lire. Je doute de lire un jour les tomes suivants s’ils atterrissaient dans ma liseuse, mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Je dirais même plus, entre deux sessions de lecture, je me languissais d’y revenir.
Cela étant, la fin m’a déçu, elle manque de réalisme, mais elle ne « gâche » pas le reste de l’histoire.
Devez-vous lire ce livre ?
Clairement non, sauf si vous aimez l’heroic fantasy pour adolescents et que la représentation LGBT n’est pas un sujet fondamental pour vous. Dans ce cas-là, vous y prendrez beaucoup de plaisir, je vous l’assure !
Citation
Après cette première rencontre, il en était venu à considérer que les rumeurs qui couraient sur eux étaient exagérées et plus encore cette fameuse malédiction : comment croire cette légende qui voulait qu’un elfe et un drakenide ne pussent rester en présence sans risquer une éruption de violence telle qu’elle entraînait, irrémédiablement, la mort ou le viol d’un des deux.
L’Épée de Shiga, Beth Carlington.
Où le trouver ?
En bibliothèque ou librairie, neuf ou d’occasion, numérique ou papier, avec les informations suivantes : L’Épée de Shiga, Beth Carlington, Homoromance Éditions, 2020.
Une autre blogueuse en parle
L’univers recherché m’a beaucoup plu. De même, la relation entre les héros était intéressante et bien développée. Cependant, il m’a manqué une histoire un peu plus conséquente qui aurait donné bien plus de relief à l’ensemble.
Le Petit Monde de Léane B.
Alors, envie de le lire ? Dites-moi tout en commentaire.